16 février 2014

Le ciel vu de l'Afrique

   Le 14 mai 2009, le président de l'OugandaYoweri Museveni déclarait :

Les Américains sont allés sur la Lune, les Russes aussi. Les Chinois et les Indiens iront bientôt. Les Africains sont les seuls à être coincés ici. Nous aussi devons y aller”.





   En 2015, Mandla Maseko devrait être le premier africain noir à aller dans l'espace. Cet habitant d'un township près de Pretoria en Afrique du Sud a remporté un concours organisé par une société privée américaine. Le jeune homme âgé de 25 ans a gagné le droit de participer à un vol qui le propulsera à 103 km d'altitude. Une hauteur d'où l'on peut voir la terre et expérimenter l'absence de pesanteur. Il a apprit l'heureuse nouvelle le 5 décembre dernier, quelques heures seulement après le décès de Nelson Mandela.
"C'est comme si Mandela m'avait dit: « j'ai fait ma course jusqu'au bout, maintenant voici la torche, continue à courir, va et deviens le premier Sud-africain noir dans l'espace »", a-t-il confié à l'AFP. 



 


   En 1976, le maréchal Mobutu, président du Zaïre (actuel RDC), signa un protocole avec la société allemande OTRAG afin de créer une base de développement et de lancement de fusées et de satellites dans la province de Shaba (actuel Katanga). Le premier essai eut lieu en 1977 avec le lancement d'une petite fusée à 20 km d'altitude. L'année suivante, un nouvel engin atteignait 30 km d'altitude mais le troisième lancement projeta la fusée dans le décor juste après le décollage devant les yeux du président Mobutu. Ce fut le dernier tir de la société au Zaïre qui déplaça ses activités en Libye. Dans ce contexte de Guerre froide, les Russes ne voyaient pas d'un bon œil ces expériences dans le bastion africain de l'impérialisme et firent pression sur Kinshasa. Ce fut ensuite au tour des États-Unis de ne pas se ravir de la présence de la société en Libye et l'OTRAG arrêta son activité en 1987.




 
   Aujourd'hui, différents pays africains ouvrent des observatoires et des centres de recherche et de développement spatiaux.
Si l'Afrique du Sud reste pionnière dans le domaine, le Nigeria et l’Égypte ont déjà placé quatre satellites en orbite, l'Algérie deux, et l'Angola s’apprête à construire son premier satellite de communication.



   Mais si l'Afrique commence à poser ses repères dans l'espace, elle en reçoit aussi les déchets. C'est ainsi qu'en juillet dernier trois débris spatiaux sont venus s'écraser au Zimbabwe. Il s'agissait de fragments d'une fusée américaine envoyée dans l'espace en 1975.